Quand la lande se raconte
Nouvelles
C’est au moment où j’entrouvrais les contrevents de ma chambre, grinçants et claquants, pour accueillir le soleil du matin qu’Henriette appelait sa volaille pour la « soigner ».
« Pti, pti, pti » pour les poules ; « touy, touy, touy, touy » pour les dindons ; « beline, beline, beline » pour les oies et les canards ; « tiare, tiare, tiare » pour les pintades. Et tout ce monde de venir picorer sous l’oeil scrutateur de cette bonne Henriette, vérifiant la tonicité de chacun et chacune, et leur nombre bien sûr.
Bercé par les anecdotes familiales et ces histoires de village, Francis Clertan a profité de son retour au fin
fond de ses Landes après une longue expatriation en Béarn, pour les romancer dans ce recueil débordant
d’imagination. Moins enfantins, ces contes et nouvelles gardent cependant toute leur simplicité ainsi qu’une certaine malice propre à notre écrivain en aiguilles de pin, celles-là même qui forment un confortable matelas pour rouler à bicyclette l’été sur les chemins landais...